« Fais attention Silas, tu es en train de devenir adulte » lance la belle espionne à Silas Corey. Et c’est vrai que notre héros a de quoi se poser des questions. L’humanité a-t-elle encore sa place dans cette Europe de l’entre-deux-guerres détruite par une boucherie innommable?
Lui, l’aventurier capable de trancher la gorge de son adversaire d’un coup de canne-épée, vit dans ce deuxième diptyque des heures sombres. Car une fois de plus, les cendres servent de terreaux à de nouvelles ambitions d’individus sans scrupules.
« J’ai cette atmosphère de film noir » me confie Pierre Alary. Le dessinateur joue avec les cadrages, les silhouettes, pour créer un monde inquiétant entre ombres et lumières.
Notre héros continue sa quête de l’héritier de la mère Zarkoff en prenant sous sa protection sa femme aussi séduisante que troublante. Car dans cette Allemagne en crise, un mouvement antibolchévique et antisémite, s’inspirant des exploits mythologiques du dieu Wotan, prend de l’ampleur. Son leader ressemble trait pour trait au destinataire de la fortune la milliardaire. Mais les apparences sont trompeuses…
Toujours aussi rythmé, ce récit tient le lecteur en haleine et remplit toutes ses promesses. Le duo d’auteurs continue de développer les différentes facettes de Silas Corey, sorte de Sherlock Holmes désabusé à l’esprit aiguisé.« A nous de l’emmener ailleurs » m’annonce Pierre Alary, enthousiaste à l’idée de retrouver dès que possible un nouveau terrain de jeux.
Silas Corey, Le Testament Zarkoff 2/2, aux éditions Glénat.
Scénario: Fabien Nury
Dessin: Pierre Alary